Dans un monde professionnel en constante évolution, les ressources humaines (RH) font face à des transformations majeures. En effet, dans le contexte actuel et futur des entreprises, les RH doivent considérer l’impact croissant de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers, qui tendent à devenir de plus en plus automatisés grâce à des technologies innovantes déjà disponibles. Les entreprises sont contraintes d’ores et déjà de se poser la question de l’impact de l’IA sur leurs activités : en effet, les clients, les usagers, les candidats, commencent d’ores et déjà à intégrer cette technologie dans leurs pratiques, challengeant ainsi les capacités et les usages en entreprise.

Les enquêtes menées par le Ministère du travail en 2022 tendent à démontrer que l’IA a d’ores et déjà fait son entrée dans le monde du travail, en particulier dans le secteur industriel. Les SIA (systèmes d’intelligence artificielle) sont généralement mis en place au motif de la réduction du risque d’erreur (pour 85 % des répondants), de l’amélioration de performance des salariés (75 %), et de la réduction des tâches fastidieuses (74 %). Davantage que le coût de développement, le manque de compétences en interne (37 %) et la compatibilité avec les outils existants (38 %) sont identifiés comme les principaux obstacles au déploiement de SIA. Le ressenti d’impact positif de l’IA est bien plus élevé chez les répondants qui utilisent l’IA (90 %) que chez ceux qui ne l’utilisent pas (48 %). Les résultats montrent que les systèmes d’IA ont des effets sur l’ensemble des dimensions du travail, telles que le sens, l’autonomie, la responsabilisation des salariés, les relations sociales, mais aussi et surtout sur l’évolution des compétences et des savoir-faire (pour près de 70 % des répondants).

Les DRH doivent s’intéresser à l’IA pour leurs propres métiers, car elle peut utilement enrichir et accroître les performances, sous réserve d’être maîtrisée et son déploiement accompagné, en matière de recrutement, mobilité, formation… Mais les DRH devront également s’emparer du sujet à travers le contexte des évolutions majeures observées dans divers métiers au sein de l’entreprise. Il s’agit donc bien d’accompagner l’essor des SIA à trois niveaux :

• Dans les choix stratégiques de l’entreprise, pour accompagner les dirigeants sur les choix d’articulation entre les compétences humaines et artificielles, et anticiper un dialogue social serein autour de ces questions qui peuvent susciter des débats et des inquiétudes vives ;
• Dans la montée en compétences des individus au travail et la mutation des métiers, tant sur le volet purement des qualifications que sur l’accompagnement au changement ;
• Dans les pratiques métiers RH.

Pour se préparer à ces défis, les DRH pourront utilement :

• S’acculturer à l’IA et à ses potentialités comme ses risques ;
• Identifier les emplois à fort potentiel de transformation par l’IA ;
• Structurer une approche d’accompagnement du changement multi-dimensionnelle : organisationnelle, sociale et formative.

Ces trois conditions permettront aux RH d’éclairer les choix stratégiques et d’anticiper les mutations à venir, dans une perspective garante des enjeux éthiques, sociaux et de performance durable de l’entreprise.

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