L’entretien de retour :
une pratique efficace pour prévenir et lutter contre l’absentéisme au travail
Avez-vous déjà entendu parler de l’entretien de retour au travail ? Peut-être.
Connaissez-vous des managers qui le pratiquent sérieusement ? Probablement pas. Et pourtant, il s’agit d’une pratique managériale très efficace pour prévenir et lutter contre l’absentéisme au travail.
Il consiste à recevoir le collaborateur ou la collaboratrice qui a été absent durant une longue période (maladie, congé maternité, parental, voire année sabbatique), afin de faciliter sa réintégration au travail. De nombreux managers le pratiquent assez spontanément, comme un temps de ré-onboarding, certains le négligent absolument… Dans tous les cas, il convient de la préparer sérieusement car c’est un temps clé de fidélisation.
Quelques conseils pour ne pas rater ce moment :
L’entretien de retour, c’est le premier jour !
Rien de pire pour un salarié de ne pas pouvoir échanger avec son manager dès son arrivée : il est nécessaire de faire le point sur les dossiers, les activités, prendre connaissance des changements. C’est donc utile opérationnellement, mais c’est aussi une marque de reconnaissance de la personne qui n’est pas à négliger.
Et si le manager est absent ce jour-là ? En congés, en déplacement ? Il convient de prévenir le salarié, et si le manager n’est pas disponible sous quelques jours, voir avec le N+2 pour qu’il assure le relai, et bien entendu, prévenir les collègues de proximité du retour de la personne.
L’entretien de retour, c’est différent du temps de convivialité : il est centré sur le travail
Un moment convivial est organisé pour le retour du collègue ? Fort bien, mais cela ne dédouane pas le manager de réaliser cet entretien en tête-à-tête dans lequel le collaborateur peut exprimer ses besoins, ses inquiétudes éventuelles, ce qui ne peut pas être fait en collectif. L’entretien de retour est en effet centré sur le travail.
S’intéresser à la santé… sans être intrusif
Si le retour fait suite à un arrêt maladie long, il convient de ne pas négliger l’aspect santé du collaborateur, tout en respectant l’intimité de ce dernier. L’exercice est délicat mais indispensable, pour vérifier que d’éventuelles adaptations du travail sont nécessaires ou non au retour du collègue. Quelques questions permettent de le vérifier, sans entrer dans le détail de la pathologie, qui relève de la compétence du médecin du travail :
« Est-ce que vous vous sentez bien aujourd’hui ? Pensez-vous que votre état de santé vous permet de reprendre le travail dans les mêmes conditions qu’avant ? »
Si le collaborateur exprime des besoins particuliers, vous pouvez l’inviter à prendre RDV avec le médecin du travail qui pourra évaluer finement les adaptations nécessaires. Le manager peut d’ailleurs, s’il est inquiet de l’état de santé visible de la personne, demander au médecin du travail qu’elle soit reçue.
Vérifier que l’arrêt de travail est en lien ou non avec le travail
Les managers n’osent souvent pas poser la question, or, elle est essentielle lors de l’entretien de retour, et peut être amenée avec diplomatie :
« Puis-je vous demander si votre arrêt est en lien avec le travail ? Bien sûr, si ce n’est pas le cas, je n’ai pas à en savoir le motif. Toutefois, si c’est le cas, il me semble important qu’on puisse en parler ».
Il convient de poser la question car on est très souvent surpris de la réponse… En effet, des conditions de travail dégradées multiplient par trois le risque d’arrêt de travail (Source DARES . L’ouverture d’un dialogue sur le sujet avec le manager dès le retour permet d’éviter que l’arrêt ne se reproduise en identifiant les sources du risque.