Des constats préoccupants sur la dégradation de la santé des salariés mis en avant par l’étude de la DARES

L’étude publiée en novembre 2024 par la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (DARES, rattachée au ministère du Travail) intitulée « L’effet des conditions de travail sur la santé et le recours aux soins » met en évidence la relation étroite entre une exposition accrue aux risques physiques et psychosociaux au travail et une dégradation marquée de la santé des salariés. Parmi les conséquences les plus fréquentes citées par l’étude figurent une diminution significative du bien-être psychologique, une détérioration de la santé perçue, l’apparition de limitations fonctionnelles, ainsi qu’une augmentation des maladies chroniques. Réalisée sur un échantillon de 32 692 actifs interrogés depuis 2013, cette étude met en lumière un recours accru aux soins médicaux avec une augmentation des consultations médicales, des hospitalisations (avec un taux annuel de recours à la médecine, chirurgie et obstétrique qui s’établit à 4,6 %, en forte hausse) et une hausse notable des prescriptions médicamenteuses, particulièrement pour les analgésiques et les psychotropes.

Par ailleurs, l’étude soulève la problématique de la hausse importante des absences pour maladie, puisqu’en 2022, 24,7 % des salariés du secteur privé ont eu au moins un arrêt maladie supérieur à trois jours, avec une durée moyenne d’absence de 40,8 jours. Cette tendance est également en forte progression depuis 2013. L’étude souligne également une progression notable des accidents du travail. Ces effets concernent particulièrement les femmes (qui représentent 46,9 % de l’échantillon après pondération) et les salariés âgés de plus de 45 ans, mettant en avant la nécessité d’une prévention ciblée vers ces populations. Enfin, l’étude insiste sur le fait que certaines conséquences sur la santé peuvent être irréversibles ou cumulatives dans le temps, rendant d’autant plus urgente la mise en place d’actions préventives efficaces et durables.

Une situation ayant des impacts profonds dans les organisations

Face à ces constats préoccupants, de nombreuses organisations publiques et privées doivent relever des défis significatifs liés à l’intensification du travail ainsi qu’à l’augmentation des contraintes physiques et psychosociales. L’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail (EU-OSHA) indique que cette dégradation notable des conditions de travail représente un coût substantiel estimé à 3,3 % du PIB européen. Ce chiffre illustre l’urgence d’agir concrètement sur les leviers organisationnels et managériaux afin d’améliorer les conditions de travail des salariés.

De plus, l’augmentation des absences (27,9 % des salariés ayant eu au moins un arrêt maladie au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête, avec une durée moyenne d’arrêt de 27,5 jours) et du présentéisme (41,5 % des salariés déclarant au moins une journée de présentéisme sur la même période) impacte directement la capacité opérationnelle des organisations. C’est notamment le cas pour les administrations publiques. Cette situation génère une tension sur les effectifs, des difficultés à piloter et à réguler la charge de travail des agents, une dégradation sensible de la qualité des services offerts aux usagers, dans un contexte de pression budgétaire accrue pour les collectivités territoriales, pour les services de l’État ainsi que pour les établissements hospitaliers. Même si des initiatives récentes illustrent une prise de conscience grandissante, ces démarches demeurent souvent ponctuelles et privilégient des réponses curatives plutôt que préventives (EU-OSHA, 2019).

Cette situation devient d’autant plus critique lorsqu’on considère la forte représentation des employés (26,7 %), des ouvriers (21,6 %) et des professions intermédiaires (25,7 %) dans l’échantillon étudié, catégories particulièrement exposées aux risques physiques et psychosociaux du fait de la nature souvent opérationnelle et exigeante de leurs postes. Il est donc impératif pour les organisations de se doter d’une stratégie ambitieuse et cohérente de prévention des risques professionnels afin de prévenir ces effets néfastes, de préserver la santé de leurs collaborateurs dans le but de réconcilier performance humaine et performance opérationnelle.

Renforcer la prévention des risques professionnels : un enjeu stratégique

Pour faire face à ces enjeux, les organisations doivent se doter d’une véritable stratégie de prévention des risques professionnels qui peut inclure :

• La réalisation d’audits pour co-construire des diagnostics partagés et pragmatiques sur les risques psychosociaux et physiques, en articulant des approches quantitatives (par l’élaboration et l’administration de questionnaires RPS-QVT) et qualitatives (par la réalisation d’immersions au plus près du quotidien des agents et l’animation d’ateliers participatifs afin d’impliquer directement les collaborateurs et les managers).
• L’élaboration de plans d’action comprenant des actions de prévention primaires, secondaires et tertiaires, construits avec les parties prenantes, favorisant ainsi l’appropriation collective des solutions proposées et leur mise en place opérationnelle.
• La mise en place de formations spécifiques pour les managers sur la prévention et la gestion des risques professionnels, ainsi que sur l’amélioration des conditions de travail et des relations interpersonnelles.
• Des démarches spécifiques pour mesurer et objectiver la pénibilité des métiers et identifier avec l’ensemble des acteurs (direction des ressources humaines, acteurs de la prévention, agents et managers) des mesures de compensation.
• Du coaching individuel à destination des managers afin de renforcer leurs compétences managériales et leur permettre de gérer efficacement les situations à risque et les tensions éventuelles.

Sur tous ces sujets, Sémaphores est en mesure de fournir un accompagnement sur mesure, en s’appuyant sur son expertise reconnue dans la transformation organisationnelle, l’accompagnement managérial et la prévention des risques psychosociaux.

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